La religion du clébard
Par Banjo Pirate | lundi 16 juin 2014 | Rubrique Chien qui aboieBonjour,
J’habite dans le fin fond de l’Auvergne et le clébard est ici religion. J’ai déménagé à cause d’un chien. Son propriétaire ne s’en occupait strictement jamais et son clebs, malheureux comme les pierres, clabaudait toute la journée. Quand on est allé se plaindre (gentiment), le propriétaire s’est présenté comme membre de la SPA (authentique) et nous a accusés de ne pas aimer les animaux. Quand nous nous sommes re-plaints, il nous a menacé de porter plainte pour harcèlement. Nous avons appelé les gendarmes qui sont venus nous voir. Quand on leur a demandé ce qu’il fallait faire, ils nous ont dit texto : « Vous comprenez, c’est pas n’importe qui » (le propriétaire du clebs était commissaire-priseur). Le salut était manifestement dans la fuite, j’ai donc déménagé. Quelques temps après mon déménagement, le commissaire-priseur est parti, remplacé par des jeunes, qui se sont empressés de prendre un clébard, qui aboie lui aussi semble-t-il en continu jusque tard dans la nuit…
Difficile de trouver un lieu sans clebs. Ici, personne ne les entend, les gens ont sans doute une membrane spéciale dans les oreilles. Seuls les étrangers sont incommodés visiblement, les chiens sont la hantise des randonneurs venus d’ailleurs, de plus en plus nombreux. J’ai donc choisi d’habiter au coeur d’un village, pour être « dans l’oeil du cyclone ». Bon choix, car il n’y avait pas de chien dans la rue quand je me suis installé, juste les bruits normaux d’un village, parfaitement supportables. Hélas, de nouveaux voisins se sont installés en face de chez moi, des jeunes. Ils avaient une courette minuscule et ont donc, comme de bien entendu, décidé d’y mettre un de ces sales bouffeur de croquettes, lequel, après quelques semaines de silence dues sans doute à sa timidité, s’est mis à beugler à tout bout de champ. Ses maîtres ne s’occupaient jamais de lui et il s’ennuyait visiblement comme un rat mort dans sa courette infâme. Quand je suis allé les voir, ils m’ont dit qu’ils avaient peur (de quoi, je l’ignore) et qu’ils avaient besoin d’un chien pour les prévenir que quelqu’un approche.
Je crains qu’il n’y ait rien à faire. J’ai rencontré une dame un jour qui m’a confié qu’elle avait fait piquer son chien parce qu’il n’aboyait pas assez. Elle aussi, elle avait peur (de quoi, là encore, je l’ignore). Outre les nuisances sonores, les chiens créent à mon sens un climat d’insécurité. Mais ce ne sont pas eux les responsables, ce sont leurs maîtres, qui ignorent tout du sens du mot « respect ». Je me prépare à re-déménager.
C’est tout à fait ça: la religion du clébard.
Dès qu’on dénonce les aboiements d’un chien, pour eux, on aime pas les chiens.
En plus, la plupart du temps, on voit bien que le proprio s’en moque. PAs la peine d’essayer de parlementer…
La seule solution, c’est de faire plus de bruit que le chien!
Quand les pouvoirs publics vont-ils faire quelque chose pour la tranquillité des contribuables?
Quel triste témoignage ! Bravo pour votre patience et votre lucidité car comme vous le dîtes ce sont les maîtres les abrutis. Beaucoup de maîtres imaginent que c’est normal de laisser son chien aboyer mais ça ne l’est pas, un chien ça s’éduque. Un jour peut-être une formation sera obligatoire avant d’avoir un chien. Une formation payante serait encore mieux, dont les bénéfices seraient reversés à la SPA.
Le moins que l’on puisse dire c’est que ça ne donne pas envie de s’installer en Auvergne. Et la réponse du gendarme : « ce n’est pas n’importe qui » est peut-être la pire partie de votre mail.
Bon courage pour la suite.
bravo super web site